RESTAURATION D’ÉCOSYSTÈMES AQUATIQUES DANS DES ZONES PROTÉGÉES DES ALPES ET DES PYRÉNÉES

Le projet

LIFE RESQUE ALPYR est un projet LIFE Nature et Biodiversité visant à restaurer les habitats aquatiques de montagne par l’amélioration de la conservation de divers habitats et espèces cibles de quatre espaces Natura 2000 des régions biogéographiques alpines des Pyrénées (nord-est de l’Espagne) et des Alpes (nord-ouest de l’Italie).

Le projet est cofinancé par le programme européen LIFE 2020 qui promeut des actions de conservation et de récupération des habitats et des espèces de flore et de faune dans les aires protégées de l’Union européenne, intégrées au réseau Natura 2000.

Habitats et espèces

Les habitats cibles comprennent onze habitats aquatiques ou semi-aquatiques, dont cinq sont prioritaires : les lacs de haute montagne ; les prairies, prés et landes humides alpins ou subalpins ; les bas-marais et les sources pétrifiantes.

Les espèces cibles comprennent des amphibiens autochtones des Alpes et des Pyrénées (Rana temporaria) ou des Pyrénées (Euproctus asper, Alytes obstetricans), le mammifère semi-aquatique Galemys pyrenaicus qui vit dans les ruisseaux et les lacs et sept espèces de chauves-souris insectivores, dont certaines présentes dans les Pyrénées et dans les Alpes (Barbastella barbastellus, Myotis myotis et Plecotus macrobullaris) et d’autres uniquement dans les Pyrénées (Rhinolophus hipposideros, Myotis blythii, Myotis bachsteinii, Nyctalyus lasiopterus).

Les aires de répartition des habitats et de la plupart des espèces cibles sont très fragmentées, avec une présence uniquement dans les petites aires de l’ensemble de la région biogéographique alpine européenne, qui est affectée par la pression humaine.

Objectifs du projet

  1. Restauration de la composition des espèces, de la fonction écologique et de la structure des métapopulations d’amphibiens des lacs de haute montagne des quatre espaces Natura 2000 des Pyrénées et des Alpes, avec la restauration de nouvelles populations grâce à l’éradication des poissons.
  2. Amélioration de l’état de conservation des insectivores terrestres et semi-aquatiques par l’éradication de poissons invasifs dans les lacs de haute montagne..
  3. Amélioration de l’état trophique des lacs de haute montagne par l’exclusion de l’élevage intensif de bétail et l’éradication du vairon.
  4. Préservation et amélioration des bas-marais, sources, lacs et landes humides par l’exclusion du bétail et la restauration active.
  5. Préservation et restauration des bas-marais menacés par la gestion forestière.
  6. Restauration des prairies agricoles humides par le biais de la moisson traditionnelle.

Ces objectifs de conservation seront mis en œuvre dans les quatre espaces Natura 2000 des régions biogéographiques alpines des Pyrénées (nord-est de l’Espagne) et des Alpes (nord-ouest de l’Italie) suivants : SCIs Aigüestortes, Alt Pallars, Parco Nazionale Gran Paradiso et Parco Naturale Mont Avic. Les informations de base nécessaires à l’exécution des actions de conservation seront obtenues grâce aux actions préparatoires. En outre, des actions de suivi seront mises en œuvre tout au long du projet afin d’évaluer de manière appropriée le succès des actions de conservation, tandis qu’une stratégie de diffusion et de vulgarisation sera déployée afin que les informations parviennent aux agents impliqués et au grand public.

Les principales menaces

La présence et la prolifération des poissons invasifs (salmonidés et cyprinidés)

L’introduction de la truite ou du vairon dans la plupart des lacs de haute montagne a causé la disparition des amphibiens et des invertébrés autochtones à l’échelle locale et du paysage, ce qui a indirectement nuit aux mammifères et autres espèces terrestres qui dépendent des insectes aquatiques pour leur alimentation, tels que les chauves-souris. Le vairon peut également causer une forte eutrophisation des lacs, ce qui implique une détérioration drastique de l’habitat.

Le piétinement et le surpâturage du bétail

L’accès massif du bétail aux habitats aquatiques peut engendrer une excès de nutriments par l’urine et les excréments des animaux et ainsi nuire à l’état écologique des lacs et bas-marais par eutrophisation. Le piétinement et l’obstruction des bas-marais causés par le surpâturage entraînent également des altérations de l’écosystème.

Reforestation des bas-marais

La croissance des arbres dans les prairies subalpines et la reforestation des bas-marais produisent un abaissement du niveau des nappes phréatiques et compromet la conservation à long terme de ces habitats.

Abandon d’usages traditionnels tels que la moisson

Les prairies agricoles humides sont un point chaud de biodiversité, mais elles sont en régression en raison de l’abandon des terres dans les régions européennes de montagne, ce qui implique la réduction de la superficie des prairies de foin et de leur biodiversité associée (plantes, oiseaux, pollinisateurs, communautés d’arthropodes du sol…).